Meurtre d'Aurélie Vaquier : Samire Lymani condamné à 30 ans de réclusion criminelle

 Samire Lymani a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle aux assises de l'Hérault. L'homme de 41 ans, qui a toujours nié, a été reconnu coupable d'avoir tué puis enterré dans du béton sa compagne, Aurélie Vaquier, il y a trois ans, chez eux, à Bédarieux. Il va faire appel.


Après six jours d'audience, et après avoir clamé son innocence pendant tout le procès, Samire Lymani a été condamné ce mardi à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Aurélie Vaquier à Bédarieux en 2021. Un verdict conforme aux réquisitions, accueilli par des applaudissements dans la salle d'audience. L'accusé, lui, a vociféré en pointant du doigt les jurés : "Merci, merci ! Vous n'avez pas honte ? Elle n'a même pas été vengée !" La présidente a demandé son évacuation*.*


La thèse de l'inconnu balayée par le ministère public

Au terme d'un réquisitoire implacable d'environ une heure, Damien Kincher, l'avocat général, avait écarté la perpétuité "réservée aux criminels en série".  Il avait également écarté la thèse défendue par Samire Lymani, à savoir un inconnu qui aurait commis le meurtre pendant que lui était en déplacement dans le Rhône.


"Il n'y a pas 50 solutions"

Il s'agirait donc de quelqu'un qui s'en est pris à la victime, "sans qu'on sache pourquoi" a rappelé l'avocat général, qui l'a ensevelie chez elle, en sachant qu'il trouverait sur place tout ce qui est nécessaire pour couler une chappe en béton. Après l'avoir ensevelie dans cette dalle, "il quitte tranquillement les lieux en fermant à clef" derrière lui. Pour Damien Kincher, "cet inconnu ressemble beaucoup à Samire Lymani".


Un crime presque parfait

Un homme qui a menti, a-t-il martelé, en prétendant avoir reçu un message de sa compagne le 28 janvier 2021, l'informant qu'elle comptait aller chez un ami à la campagne pour écrire et se ressourcer. Un homme qui n'a pas trouvé étonnant qu'elle soit partie sans sa voiture, sa carte bancaire, son chat, sa brosse à dents, ses lunettes de vue, son téléphone, son ordinateur portable. Un homme enfin qui a mis pratiquement un mois pour signaler sa disparition aux gendarmes, pressé de le faire par l'entourage. "Le crime était presque parfait, si on n'avait pas retrouvé le corps" a-t-il conclu et "Aurélie Vaquier aurait fait partie de la cohorte des disparus".


L'amour se transforme en haine puis se solde par la mort

Le mobile ? "Un couple à la dérive" qui avait pour projet d'ouvrir un restaurant vegan. Empêtré dans des travaux, faisant face à des difficultés financières, le rêve de ce couple devient un cauchemar, d'où les disputes de plus en plus fréquentes. "La relation se dégrade, elle se transforme en haine puis en mort" a expliqué l'avocat général qui relèvera pour finir "la détermination""le sang-froid" et "l'absence de remords" chez Samire Lymani "qui font peur pour l'avenir".


Il va faire appel

Aussi nombreux qu'ils soient, des éléments à charge ne font pas des preuves avait insisté l'avocat de la défense dans sa plaidoirie. Me Mathieu Montfort s'est évertué à exploiter les failles du dossier. L'ADN non identifié, par exemple, prélevé sur la bâche qui enveloppait Aurélie Vaquier. "On a l'impression d'avoir pourtant exposé des points qui interpellent, qui doivent prendre le temps d'être examinés et qui ont été balayés" a regretté l'avocat après le verdict, avant d'annoncer qu'il allait faire appel.


Les derniers mots de Samire Lymani

Comme à chaque fois aux assises, avant que les jurés se retirent pour délibérer, c'est l'accusé qui a eu la parole en dernier. Samire Lymani s'est levé, micro à la main, et a longuement répété, entre cris et sanglots, qu'il était innocent.

"Ça fait trois ans que je le dis, on va découvrir la vérité, et ça fait trois que rien ne se passe. (...) Aurélie c'était une belle personne, ils l'ont tuée et l'ont enterrée chez moi, comme ça ! (...) Ça fait trois ans que je me pose la question tous les jours : pourquoi ? Il faut qu'on retrouve celui qui a fait ça.. (...) Vous voulez me faire passer pour un monstre, je ne suis pas un monstre !"


"Un procès très très dur mais qui a été utile" selon le frère d'Aurélie Vaquier

"Les faits sont là et tout a été dit" a réagi pour sa part Jérémy Vaquier, le frère de la victime. "Malheureusement, on sait qu'on n'aura jamais de réponse sur ce qui s'est réellement passé mais justice a été faite. La peine est conséquente et elle est adaptée à ce monstre parce que ce qu'il a fait à notre sœur, il n'y a pas de nom."


France Bleu

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